Végétabilis Civitatem
LILLE / 2022Commanditaire Vilogia Station V
Partenariat Lille Design
Scénographie, production et montage Aequo Design
En ville, la nature est partout. On aurait tendance à croire que l’urbanisme annihile l'expansion de la nature là où il s’impose et pourtant l’expérience montre le contraire. La nature fait fi de cette bétonisation galopante. Elle en profite même parfois pour se créer des nouveaux espaces plus confortables. A titre d’exemple, des études menées sur le miel des abeilles de villes et celui des abeilles de campagne ont montré que les abeilles de ville sont en meilleure santé et que leur production est plus qualitative que leurs homologues rurales. Ainsi la ville peut être un terrain d’opportunité pour certaines espèces végétales et animales. Alors que certaines espèces s’y développent par la force des choses, d’autres y sont intégrées et cultivées par l’homme. On trouve alors en milieu urbain une biodiversité surprenante par son éclectisme.
L’installation Vegetabilis Civitatem vise à montrer l’incroyable richesse végétale que peut contenir la ville. Les plantes sont réparties en 3 catégories: sauvages, ornementales et maraîchères. Ces catégories indiquent le lien et la fonction que la plante a avec la ville.
Plantes sauvages : les espèces endémiques qui tentent de garder leur place dans l’environnement modifié et les espèces invasives qui profitent des conditions résultant de l’activité humaine pour se développer sans limites.
Plantes ornementales: les espèces cultivées par l’homme à des fins décoratives. On distingue les plantes ornementales d’extérieures que l'on retrouve dans les parcs, jardins, bosquets, rond-points etc et les plantes ornementales d’intérieures que l’on retrouve dans tous les salons, bureaux et autres pièces de vie.
Plantes maraîchères : les espèces cultivées par l’homme dans le but de se nourrir. Bien que la production alimentaire se trouve surtout en campagne, la ville aussi a ses petites cultures nourricières. Les jardins de ville sont prisés et les cultures sur les balcons et à l’intérieur sont de plus en plus courantes. Au-delà de ses cultures amatrices, l’agriculture urbaine se développe rapidement et laisse imaginer une ville du futur abondante de plantes comestibles.

- Des briques alvéolaires et pleines en guise de support
- Des pots en terre cuite
- Des plantes ornementales, maraîchères ou sauvages présentes sur le territoire.
- Des structures en fer à béton
- Un système d’irigation autonome
- Des éclairages d’appoint
- Une nomenclature numérique
L'installation “vegetabilis civitatem” ( ville végétale) a pour intention d’interpeller le visiteur sur la richesse de cette biodiversité méconnue ou mal reconnue. C’est une invitation à faire une parenthèse botanique et en apprendre un peu plus sur les plantes qui nous entourent au quotidien. Le mélange surprenant de différentes espèces végétales appartenant aux trois catégories (sauvage, ornementale, et maraîchère) intrigue. Certaines plantes qui passent souvent inaperçues trouvent ici une place de choix et un espoir de susciter l’intérêt du visiteur. Un QR code spécifique à chaque espèce permet au visiteur d'accéder à une page web lui offrant des informations sur la plante.
Dans cette biodiversité recomposée à l’intérieur des locaux de Station V sur la Grand place, les plantes évoluent dans des pots en terre cuite disposés en groupes, comme des bosquets en ville, et mêlés à des matériaux de construction, laissant feindre que l’urbanisme est le terreau de cette nature. Les lampes et systèmes d'irrigation apportent une esthétique technologique renforçant l’idée que la ville peut devenir un véritable laboratoire de botanique moderne.






©Maxime Dufour
©Aequo